3. LES ANOMALIES PELVIENNES
Par
Admin Smith
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28/08/2025 à 08h21
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Parmi les anomalies du bassin deux retiennent l’attention obstétricale, l’atrésie et l’angusture pelvienne :
1°) L’atrésie pelvienne est une cause fréquente des dystocies chez la génisse et les petites espèces. Chez la truie elle consiste dans la réduction du diamètre bis-iliaque.
2°) L’angustie pelvienne : (rétrécissement du bassin), en dehors des anomalies de conformation relevant des croisements inadéquats ou anomalie de développement, peut relever des diverses causes à savoir :
- Saille prématuré des femelles n’ayant pas atteint un développement complet,
- L’existence des exostoses en un point quelconque du bassin (pubis, illium)
- Tumeurs (Kyste, fibrome, et myome) dans le tissu cellulaire, à la surface, ou dans l’épaisseur des organes intrapelviens. Certaines de ces anomalies s’observent à la simple inspection du bassin, d’autres telles que les exostoses, les tumeurs se diagnostiquent par fouiller rectal. Si la déformation n’est pas trop prononcée, et le fœtus normal, son expulsion peut se faire par traction, si non recourir à la fœtologie ou à la césarienne
3.2. ANOMALIES VULVAIRES
Il existe toujours une atrésie vulvaire relative chez les femelles qui n’ont jamais été gravide. L’atrésie congénitale proprement dite est assez rare. Elle est secondaire et elle est due a :
- Des rétractions cicatricielles souvent consécutives à des plaies d’accouchement antérieur difficile.
- Des tumeurs (mélanomes) dans la paroi vulvaire.
Lors de l’accouchement, lubrifier la vulve et essayer la dilatation mécanique, autrement recourir à la césarienne.
3.3. ANOMALIES VAGINALES
1°) Persistance de la membrane hymen c’est une anomalie héréditaire (maladie des génisses blanches)
2°) Le rétrécissement dû à des rétractions cicatricielles ou à des brides fibreuses. Les brides seront sectionnées et en cas de rétraction cicatricielle, il faut recourir à la césarienne (Brides = bandelette fibreuse anormale tendue dans la cavité d’un abcès, ou entre 2 feuillets d’une membrane séreuse après inflammation = bandelette fibreuse anormale entrainant une rétraction au niveau d’une cavité).
3°) Les solutions de continuité
Il s’agit des fistules recto-vaginale, congénitales ou acquises. Elles se produisent lors d’accouchement et sont provoquées par le passage d’un organe du fœtus (tête, membre) à travers le plafond du vagin et le plancher du rectum (Fistule = canal anormal livrant passage à un liquide physiologique ou pathologique et entretenu par ce passage).
4°) Cystocèle vaginale (hernie de la vessie)
C’est la présence de la vessie dans la vulve ou le vagin ou extériorisée nettement. Elle se rencontre chez la jument, occasionnellement chez la vache et revêt deux aspects :
- Le renversement proprement dit au niveau de l’urètre. L’organe renversé est nettement visible au niveau des lèvres vulvaires.
- Le prolapsus de la vessie : a travers une solution de continuité du plancher du vagin. La vessie se trouve dans le vagin.
Dans ces deux cas il convient de reposer l’organe en situation normale avant de poursuivre l’accouchement, sous anesthésie épidurale. Le fœtus est refoulé dans l’utérus pour libérer au maximum le vagin. L’organe est malaxé, désinfecté, puis réduit en commençant au niveau du méat urinaire.
En cas de lésion ou de solution de continuité, suturer l’organe avant de la réduire. L’organe est malaxé, désinfecté, puis réduit en commerçant au niveau du méat urinaire.
5°) Tumeurs
Elles peuvent être bénignes, (kyste au polype) aux malignes (sarcome, épithéliome).
Les polypes sont très fréquents chez la chienne. Elles peuvent être circonscrites ou nettement pédiculées, ceciles, étalées (en choux fleur). Les polypes pédiculées apparaissent entre les lèvres vulvaires et sont extirpées par ligature suture, ou pour therocoagulation, ou autres méthodes.
Les polypes en chaux fleur se diagnostiquent par les hémorragies abondantes qui les accompagnent
En cas de tumeur, accouchement par est obtenu césarienne si le canal est trop étroit.
3.4. ANOMALIES DU COL
Le défaut de dilation du cervix est une cause courante des dystocies dans l’espèce bovine chez les génisses et les bêtes âgées. Le trouble peut être d’origine fonctionnelle (spasme, dilatation, incomplète) ou anatomique (rigidité, induration).
1°) Dilatation incomplète, absence du relâchement du col utérin
Fréquente chez la vache, elle est appelée spasme du col dû aux troubles neurovégétatifs ou végétativo-hormonals. Le col est souple, sans aucune impression d’induration ; permet le passage d’un ou de deux doigts, parfois de la main mais la dilatation n’a pas lieu malgré les efforts expulsifs de la parturiente.
Le traitement peut être mécanique ou pharmacodynamique
=> Dans le traitement mécanique :
- Le col est massé et lubrifié sous anesthésie épidurale
- Puis il est dilaté manuellement de façon progressive
- L’engagement du fœtus doit être minutieusement surveillé et la traction ne se fera qu’après relâchement complet du col
=> Dans le traitement Pharmacodynamique, injecté en IM ou I.V,
Le Dipropinate de Stillboestral à la dose de 100-150mg et même plus. Si ces 2 intervention ne donnent pas des bons résultats, recourir à la césarienne
2°) Induration du col
Elle peut être due à :
- Une tumeur : Sarcome, épithéliome, spino-ou baso cellulaire aire (rare)
- Une Inflammation chroniques consécutives à un pare antérieur défectueux, va coït, à des traumatismes. Elle n’est diagnosticable qu’au moment de l’accouchement. L’animal effectue des vains efforts expulsifs. Au toucher le col est dur, proéminent, déformé, légèrement ouverts, et simule une espèce de fond de bouteille ; il résiste au traitement du spasme.
La césarienne est recommandée.
3°) Col double
L’anomalie est due à un trouble de développement embryonnaire par suite de l’absence de fusion de parties postérieures des canaux de Miiller. Le plus souvent le col double est dû à la présence d’une bride conjonctivo-musculaire verticale disposée à l’ouverture du col et la divisant en deux parties égales ou différentes mais le plus souvent égales.
A l’accouchement : il faut sectionner la bride à sa partie médiane.
3.5. ANOMELIES UTERINES
3.5.1. Les Adhérences
Elles sont relativement rares mais peuvent être consécutives à la péritonite chronique. Elles ne gênent pas l’accouchement.
3.5.2. Tumeurs diverses : il s’agit des fibromes et polypes
3.5.3. Déplacement de l’utérus
Pendant la gestation, l’utérus peut subir certains déplacements telles que
- La déviation vers le bas ou infraversion
- La déviation vers l’arrière à la rétroversion
- La torsion et, - La hernie.
1. Infraversion (utérus vers le bas).
L’axe longitudinal de l’uterus ne correspond plus à l’axe longitudinal du bassin. Elle est surtout observée chez les vaches d’un certain âge. Elle survient lors du relâchement des parois abdominales ou des désinsertions du tendon prepubien.
1° Symptômes
Ils apparaissent au moment de l’accouchement, l’animal effectue des vains efforts expulsifs qui rejettent le fœtus vers la région sacrée. A l’exploration vaginale le col est peut dilater et dirigé vers le haut, l’utérus forme un angle fortement coudé vers le bas.
2° Traitement
Le traitement se résume comme suite :
- Il faut dilater progressivement le col,
- Puis exercer des tractions légères et prudentes pour introduire la tête ou les membres du fœtus,
- L’animal sera placé sur un plan incliné d’arrière en avant ou couché sur le dos, le fœtus est plus facilement accessible.
2. La rétroversion (Retro=derrière)
C’est le recul de l’utérus vers la cavité pelvienne. Elle entraîne généralement le prolapsus vaginal.
1° Etiologie
Elle survient vers la fin de la gestation, surtout chez les vieilles vaches lymphatiques, séniles et est conditionnée par le relâchement des liens d’attache du vagin et la pression exercée par la matrice gestante.
Comme facteurs favorisants, la stabulation en position incliné d’avant en arrière et, le météorisme sont incriminés.
2° Symptômes
Tuméfaction de volume variable, rouge vif entre les lèvres vulvaires qui devient nettement visible au moment du décubitus pour disparaitre lorsque l’animal se relève si le volume n’est pas prononcé, par contre si la tuméfaction est volumineuse et exposée à l’air un certain temps, elle reste visible chez l’animal débout, le col utérin apparait au centre de la tuméfaction.
3° Traitement
Dans le cas bénin, la situation sera rétablie en changeant la stabulation en plan incliné d’arrière en avant (partie post-Surélevée). Dans le cas contraire, malaxer la tuméfaction à l’aide d’une solution tiède antiseptique et peu irritante et par une pression légère et continue, faire rentrer le tout dans le bassin et maintenir l’organe en place par les sutures vulvaires, par exemple celle de Buhner.
3. La rétroflexion utérine
Anomalie topographique particulière à la jument, cette affection est favorisée par la gestation bicornale propre à cette espèce. Elle est caractérisée par l’existence, d’une poche anormale formée soit par les deux cornes utérines, soit, la corne non gestante dans laquelle le fœtus est retenu en totalité ou en partie au moment de l’accouchement.
Dans la rétroflexion partielle, la plus grande partie du fœtus se trouve dans une corne utérine ou dans l’autre corne et le col utérin.
La corne la plus lourde a tendance à entrainer l’autre qui bascule sur le corps utérin, soit en bas, soit en haut, généralement en arrière en formant un pli rigide.
La rétroflexion totale est liée à la présentation transversale du fœtus, position plus fréquente chez la jument
1° Symptômes
Dans la rétroflexion partielle les eaux fœtales sont rejetées comme lors d’accouchement normale mais les efforts expulsifs ultérieurs restent vains et inopérants. Le col est largement ouvert.
A l’exploration vaginale on trouve soit un membre antérieur, soit la tête et un membre antérieur en présentation antérieure ou un membre postérieur. Lors de présentation postérieure. Une exploration plus profonde permet découvrir en avant du col un plirigideau-delà duquel se trouve l’organe dévié.
Lors de la rétroflexion totale, le vagin est considérablement allongé et étroit. Le travail de mise bas est lent, dure plusieurs heures sans que se reproduise la rupture des membranes fœtales. La paroi supérieure du vagin forme à sa partie antérieure un coude très accuse membranes dû à l’incurvation de l’utérus en bas et en arrière. Le fœtus est perçu au travers de la paroi vaginale au niveau du bord antérieur du bassin
2° Diagnostic
Il n’est pas toujours facile.
La rétroflexion partielle est diagnostiquée lors de l’existence d’un pli en éperon à l’endroit des réunions de la corne vide avec le col de l’utérus et la perception d’un organe fœtal au-delà du pli.
Dans la rétroflexion totale on se basera sur la longueur et l’étroitesse du vagin, la coudure de la matrice, la palpation des parties fœtales au travers des parois vaginales supérieures.
3° Pronostic
Il est grave car l’accouchement requière toujours une intervention
4. Traitement
Il consiste en la reposition des organes déviés en position normale. En cas de réflexion partielle ou recourir à la foetotomie partielle. Lors de rétroflexion totale le seul traitement est la césarienne. Les interventions étant toujours difficiles, longues et pénibles, capable de provoquer des lésions utérines, il est préférables dans les deux cas, de recourir à l’opération césarienne.
4. Inertie utérine
L’inertie utérine c’est l’absence ou la faiblesse des efforts expulsifs. Il y a deux sortes d’inerties : primaire et secondaire.
4.1. Inertie primaire
Elle est fréquente chez la chienne et occasionnelle chez la truie et la vache, rarement chez les autres espèces.
1° Etiologie
Les causes sont diverses et parmi elles on peut évoquer :
- La dégénérescence des fibres musculaires et la diminution du tonus de la musculature utérine.
- Le disfonctionnement hormonal d’origine hypophysaire ;
- L’absence d’exercices en cours de gestation et l’obésité marquée.
Deux groupes des causes sont distinguées, les causes favorisantes et les causes déterminantes.
=> Causes favorisantes
Nombreux auteurs évoquent :
- L’état d’hypokaliémie ;
- L’état de distension utérine liée à l’hydropisie fœtale, à la gémellité unicornale, au gigantisme fœtal, au nombre excessif des fœtus chez les pluripares.
=> Causes déterminantes
Dans ce groupe on incrimine :
- Le psychisme par l’absence ou l’arrêt du travail chez les chiennes et la truie se trouvant dans des conditions d’environnement inhabituelles.
- La gestation prolongée chez certaines races de chien comme la chow-chow, la Retriever et la bouleutérion.
2° Symptômes
La parturiente présente tous les signes d’un pare prochain, notamment
L’agitation ; le déplacement ; l’œdème vulvaire, le développement mammaire, et l’état croqué chez la vache. Mais les efforts expulsifs sont rares, faibles et l’accouchement très lent. L’exploration vaginale montre un col dilaté, le mucus cervicale liquéfié et le fœtus se trouve au niveau du détroit antérieur du bassin. Chez les petites espèces le fœtus est perçu aux bouts des doigts mais n’est pas engagé.
3° Diagnostic
Il est basé sur l’exclusion d’anomalies anatomiques pouvant géner l’accouchement. Il doit être posé suffisamment tôt pour éviter la mort du fœtus et les inconvénients de cette dernière pour la mère.
4°) Traitement
Le traitement varie selon les espèces
=> La grandes espèces
Aider la délivrance en provoquant la rupture des membranes et en engageant le fœtus dans le col par des tractions modérées et rationnelles. En cas d’insuffisance de dilatation du col, engager l’extrémité de la tête et des membres et injecter 50-60U.I d’ocytocine en T.M ou IV et laisser le travail se poursuivre.
Donner également 500ml d’une solution de gluconate de Ca 20%.
=>Truie et chienne
Il faut injecter respectivement 20-30U.I et 5-10U.I d’ocytocine. L’injection devra être répétée si aucune expulsion n’est survenue dans les deux heures.
En cas d’échec il faut recourir à l’hystérotomie (césarienne).
3.5. Inertie secondaire
Elle est consécutive à un travail prolongé et épuisant de l’utérus. Chez les grandes espèces, elle peut faire suite à une anomalie de présentation et de position, aux lésions du col, à la torsion utérine et en d’autres causes de travail prolongé. Chez les petites espèces. Les efforts réalisés pour l’expulsion des premiers fœtus peuvent fatiguer l’utérus si bien que l’accouchement est interrompu.
=> Diagnostic et traitement
1° Grandes espèces : L’exploration vaginale permet de reconnaître la cause de la dystocie. Il suffira de corriger la dystocie et l’accouchement se termine normalement dans le cas où le fœtus est de dimension normale. Dans les autres cas la foetotomie ou l’hystérotomie est recommandée.
2° Truies et petites femelles : le traitement est fonction de divers facteurs tels que la durée du travail ; le nombre des fœtus et l’infection utérine éventuelle. Il arrive que l’extraction du 1er fœtus soit suivie de la réapparition des contractions utérines.
Injecter 30 U.I d’ocytocine chez la truie et 5-10U.I d’ocytocine chez la chienne selon le poids.
Si aucun fœtus n’est expulsé dans les 2-3h, recourir à l’hystérotomie.
En cas de mort de fœtus et d’infection utérine chez la chienne et la chatte pratiquer l’hystérectomie
3.6. Douleur du faux travail ou pseudo-parturition
C’est un état pathologique se traduisant par des coliques, des efforts expulsifs chez une femelle en gestation avancée, généralement dans les jours qui précédent la mise bas et pouvant faire croire à un accouchement rapproché.
1° Etiologie
L’étiologie n’est pas précisée mais on pense à un déséquilibre neurovégétatif dans le sens d’une hyperparasymparthicotonie. Cet état ne doit pas être confondu ni avec la torsion utérine ni avec le parme du col.
2° Symptômes
L’animale effectue des efforts expulsifs généralement modérés, inopérants et présente des coliques. L’exploration rectale et l’examen de l’appareil génital ne relèvent rien de particulier : le col utérin est ferme, bien saillant, et pourvu de son bouchon muqueux, les ligaments sacro se sciatiques ne sont pas relâchés, et le fœtus et bien vivant (d’où douleur de faux travail. Les fonctions cardiaques et respiratoires sont peu modifiées, parfois légèrement accélérées.
Ces manifestations sont de durée variable, quelques heures, parfois quelques jours.
3° Traitement
Donner les sédatifs du parasympathique notamment le sulfate d’atropine : 5-8Cg. ou l’isoxusprin. Eviter les explorations intempestives et toute irritation vaginale.
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